Déployé par les banques et la BPI France, le PGE, garanti à 90% par l’Etat, présente une certaine agilité et un fort effet de levier. À la veille de nouveaux aménagements sur ses modalités d’application (délai de souscription, modalités de remboursements…), faisons un point sur ce dispositif et les différents mécanismes financiers à votre disposition !
Alors que la crise sanitaire perdure, nul besoin d’être un expert pour comprendre que lors de la reprise normale d’activité, les entreprises ne pourront pas faire face simultanément au financement de la relance de leur activité, au remboursement des charges et taxes reportées durant la crise… ou encore à l’amortissement du PGE.
Fort de ce constat, il est important de savoir pourquoi le PGE a été mis en place dans vos structures :
- Augmentation du stock consécutif à la crise ou développement de l’activité,
- Remboursement des dettes financières (comptes courants d’associés),
- PGE de précaution : pas de besoin réel au moment de la souscription,
- Financement d’investissements traditionnels (matériels),
- Financement de la perte de chiffre d’affaires et de la rentabilité
Quels impacts de la mise en amortissement du PGE ?
Il faut comprendre que c’est une dette moyen terme qui réduira la capacité d’endettement pour de nouveaux investissements et limitera la capacité d’endettement court terme. Pire ! Le PGE vient augmenter la masse des dettes financières et va dégrader les notations financières des entreprises.
Il n’y aura pas de négociations possibles sur les taux appliqués au PGE : les taux de remboursement (de 1% à 2,5% coût garanti inclus) indiqués sont supérieurs aux conditions actuelles du marché (inférieur à 1% sur 5 ou 7 ans).
Besoin d’investissements ? Faut-il maintenir le PGE ou financer les investissements via des offres bancaires traditionnelles ?
Il va falloir agir vite puisque la décision relative au remboursement du PGE interviendra 2 mois avant la date anniversaire du déblocage des fonds. Tout un travail d’analyse doit avoir lieu avec vos conseils : quelle quote-part conserver du PGE ? Quel regard avoir sur l’endettement actuel et vos projets futurs ?
Quelles possibilités de remboursement ?
➔ Remboursement total à l’issue de la 1ère année. Vous estimez que la trésorerie est suffisante pour solder le PGE en conservant une trésorerie confortable pour le financement de l’exploitation.
➔ Si la trésorerie est limitée, remboursement partiel à l’issue de la 1ère année, avec mise en amortissement du solde du prêt.
➔ Remboursement par amortissement avec choix sur la durée (maximum 5 ans voire 7 ans).
Certes, la trésorerie sera préservée mais quelles seront les capacités de remboursement futures ? Est-ce que votre banque va consentir à vous accorder un crédit court terme pour relayer l’amortissement du PGE ?
Quels enjeux et opportunités pour demain ?
Vous l’aurez donc compris, des arbitrages sont à faire afin de mesurer la capacité de rebond de votre entreprise !
Pensez à sécuriser vos lignes court-terme. Avec des perspectives économiques réduites pour certaines entreprises, le maintien des autorisations court-terme (découvert, billet de trésorerie) ne sera pas nécessairement acquis. Rappelez-vous que les dispositions prévues par le Gouvernement permettent aux établissements bancaires de bénéficier d’une contre-garantie BPI France jusqu’à 90%, sous réserve de reconduire ses lignes court terme sur 12 ou 18 mois.
Le PGE peut aussi être compensé par d’autres leviers.
En effet, votre société renferme des actifs qui sont autant de sources de liquidités en devenir ! C’est pourquoi, il est possible de réaliser des refinancements d’actifs financés par le PGE (matériel, croissance externe…), mais aussi des refinancements d’actifs immobiliers (possible sur 15 ans) afin de générer de la trésorerie à moindre coût.
Il pourra aussi être question :
- De restructurer les crédits actuels. Peu d’informations à ce jour diffusées par les banques mais il faudra étudier la possibilité de reprendre les dettes actuelles et pourquoi pas transformer les dettes court-terme en dettes moyen-terme.
- D’opter pour le crédit interentreprises ou du financement des bons de commande (nouveauté depuis septembre).
- De recourir à un prêt participatif en cas de refus de PGE
- De consolider les entités afin de mettre en place un pool bancaire pour certain groupe.
Faites vous accompagner et demandez conseil !